Le processus de compréhension par lauditeur dun message oral peut être
décomposé en deux niveaux [CAL 89] :
 | Une transformation de linformation contenue dans le signal acoustique par loreille, qui transmet le résultat au cerveau. |
 | La reconstitution dans le cerveau du message linguistique, séparé en une étape
dinterprétation des indices fournis par loreille et une étape daccès
à la sémantique du message. |
1.
Physiologie du système auditif.
Laudition peut se faire par trois voies [LAN 77]:
1.1. La voie aérienne.
Elle est la voie la plus importante de la perception auditive. Elle met en oeuvre les
trois parties du système auditif périphérique, qui sont regroupées sous le terme
générique doreille. Ces trois parties sont:
 | loreille externe qui est chargée de capter les vibrations aériennes
entre 16 Hz et 16 kHz; |
 | loreille moyenne qui transforme la pression sonore en vibrations
mécaniques; |
 | loreille interne assure la conversion des vibrations mécaniques en
influx nerveux qui sont expédiés vers le cerveau. |
Un schéma de loreille est donné par la figure 4.

Figure 4: Schéma de l'oreille.
Loreille externe est constituée
du pavillon, qui dirige le flux sonore vers le conduit auditif externe.
Loreille moyenne comprend:
 | Le tympan, qui est une membrane sensible aux variations de pression acoustique.
Léquilibrage de la pression des deux cotés du tympan est assuré par la trompe
dEustache, reliée à lappareil respiratoire. |
 | Les osselets: le marteau, lenclume et létrier. Ils sont reliés à
la fois au tympan (pour le marteau) et à la fenêtre ovale (pour létrier). Ils
jouent le rôle de levier, amplifiant les vibrations reçues par le tympan. Les muscles du
marteau et de létrier peuvent modifier les caractéristiques de la chaîne,
modifiant ainsi la perception des sons. |
Loreille interne est un milieu
liquide qui comprend:
 | Les trois canaux semi-circulaires qui sont le départ du nerf vestibulaire. |
 | La cochlée, ou limaçon, qui est un canal membraneux enroulé. Il supporte (par la
membrane basilaire) lorgane de Corti qui contient 15 à 20000 cellules cillées et
d'où part le nerf cochléaire. |
1.2. La conduction osseuse.
Dans le cas de la conduction osseuse, les vibrations extérieures sont transmises à
lorgane de Corti par les os du crâne. Elle concerne les fréquences entre 250 et
4000 Hz et explique le phénomène dauto-écoute, qui fait que lon ne
reconnaît pas sa voix lorsquelle est enregistrée (car on la perçoit alors par la
voie aérienne).
1.3. La
sensibilité vibro-tactile.
La sensibilité vibro-tactile est une voie nerveuse, agissant à travers les
récepteurs sensoriels répartis sur tout le corps. Elle ne concerne que les fréquences
inférieures à 600 Hz. Si cette voie est négligeable pour les bien-entendants, elle peut
être importante pour les personnes atteintes de surdité, lors de rééducation.
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2.
Les théories de laudition.
Les théories et les modèles concernant laudition sont nombreuses. Parmi les
principales, on trouve [LAN 77]:
 | La théorie de la localisation, proposée par von
Békésy, qui considère que
la totalité du décodage de londe sonore seffectue dans loreille
interne. Selon la fréquence de cette onde, le lieu de vibration maximale de la membrane
basilaire varie. |
 | Selon la théorie de la volée (Wever et Bray), la théorie de la localisation
nest vraie que pour les fréquences supérieures. Dans les basses fréquences, ce
serait la fréquence et le nombre des influx nerveux qui expliquerait la perception de la
hauteur et de lintensité. |
 | Dautres distinguent la perception des sons élémentaires de la perception de la
parole. |
En ce qui concerne les niveaux supérieurs de laudition comme la distinction des
traits phonétiques, lanalyse de la prosodie ou laccès au lexique, les
théories sont aussi nombreuses que variées.
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3.
Acoustique de laudition.
Lacoustique de laudition sattache, entre autres, à la mesure des
sensations perçues lors de laudition. Les découvertes, expérimentales, ont permis
détablir les relations qui existent entre les grandeurs acoustiques
(lintensité, la fréquence, le spectre, le temps) et les sensations produites sur
loreille lors de lécoute
(hauteur, intensité sonore subjective, timbre, durée).
La hauteur (ou tonie) dun son pur est liée à la fréquence de londe
sonore. Mais, au-delà de 1000 Hz, il faut plus que doubler la fréquence pour percevoir
un doublement de la hauteur (il faut un signal de 3120 Hz pour avoir une sensation de 2000
Hz). Léchelle de tonie est graduée en mels. Un écart constant en mels est perçu
comme un écart constant en hauteur. Dans le domaine daudition, loreille est capable de discerner 1400 hauteurs
distinctes.
Lunité permettant de mesurer le niveau de lintensité subjective est le
phone. Les courbes disophonies montrent que la courbe de réponse de loreille
dépend de la fréquence et de la pression sonore. Pour quun son pur de 100 Hz soit
perçu avec la même intensité subjective quun son de 1000 Hz, sa pression sonore
doit être plus élevé. De même, à fréquence fixe, la hauteur perçue augmente avec
lintensité subjective. Loreille
peut distinguer 280 niveaux différents dintensité.
Le timbre dépend de la répartition spectrale dun son complexe: timbre clair
pour une prédominance des fréquences hautes, timbre sombre pour une prédominance des
basses fréquences.
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